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Jessie Hemmons aka IshKnits revendique par le tricot

Cette semaine, la charmante Jessie Hemmons aka IshKnits, a accepté de se livrer à Urban Tricot. Cette artiste de tricot urbain est adepte du guerilla tricot. De Philadelphia à Oakland USA, elle utilise le fil comme outil de revendications.


Soutien à Bernie Sanders -  Ishknits  "Feel The Bern" 2016

Aurélie Urban Tricot : Vous êtes l’un des premières yarnbombers à soulever la controverse.


IshKnits : En générale je fais juste des œuvres qui vont plaire aux gens. Mais parfois je me plais à y apporter un contenu plus politique. J’essaie toujours de revendiquer mon opinion à travers mes œuvres et d’une part je pense que c’est qui je suis. C’est très important pour moi en faisant ça je veux souligner que l’espace public est à nous tous, c’est notre bien commun, nous pouvons le prendre en main.


Vous réalisez également des commandes pour des entreprises privées ?


Oui absolument. En fait, il y a des choses qui ont bien changé, avant, je ne pouvais pas choisir pour qui je travaillais et j’ai été amené à travailler pour des entreprises que je n’appréciais pas vraiment, je n’avais pas trop de choix faut l’avouer. Mais aujourd’hui tous ceux qui font appel à moi son bien au courant de mon engagement politique. Ils ont le choix et me choisissent quand même et je suis honorée Je me dis donc que ça leur plaît.


Certains codeurs informatiques glissent des messages dans leur travail que très peu de personnes peuvent décrypter et cela constitue leur forme de contestation. Qu’en pensez-vous ?


Je pense que c’est une super idée ! Je devrais essayer de faire quelque chose identique dans une commande.



Je pense que vous apportez un vent nouveau dans l’espace urbain, sur votre site, on peut lire cette citation « The largest public voice doesn't have to be the most postulant threatening ».


Oui, ça veut dire qu’inspirer la peur ne doit pas être la façon la plus efficace d’agir. Cette citation résonne à l’échelle mondiale. Il y a des endroits dans le monde où les gens quittent leur maison à cause de la peur. Moi j’ai la chance de pouvoir m’exprimer d’une façon que j’ai choisi et je compte bien en profiter. Je peux dire des choses positives et inspirer les gens sans qu’il n’y ait aucune menace pour ma vie et ma liberté.

SF LOVE Mai i2013 // San Francisco, CA -  Ishknits

Le fait d’être maman a-t-il changé quelque chose chez vous ?


J’apprécie que mon travail crée des interactions, j’essaie de maintenir ma propre vision du monde et je pense que le monde change pour moi non parce que je suis devenue mère, mais par mes expériences. Par exemple, j'ai perdu mon studio entier dans un accident de voiture en déménageant en décembre 2013, et beaucoup de choses de valeurs avec. C’est une chose qui m'a vraiment blessée, touché au plus profond. J’ai perdu énormément de mes œuvres et outils de travail. Heureusement, il existe cette chose magnifique qui existe ici aux Etats-Unis, un fond d’aide pour les artistes. Cela m’a aidé à racheter une machine à tricoter… Par conséquent, Je suis moins productive et je fais aussi plus de travaux à la main.


En préparant l’interview, j’ai lu que vous aviez perdu votre chat de la même manière. L’avez-vous retrouvé ?


Non, j’ai retrouvé mon chien et pas mon chat. Maintenant, j’espère juste que quelqu’un de bien s’en occupe.


Revenons-en aux équipements que vous avez perdu.


J’ai perdu deux machines à tricoter, une petite et une plus grande et c’est très cher. J’ai perdu tous les accessoires qui vont avec ces machines. Mais aussi tout mon travail accumulé, mes crochets, mes aiguilles… Tout. Cela a un coup donc je me suis reconstruite tout doucement. En soi, ce n’est pas le fait de devenir maman qui a affecté mon travail c’est plus cette perte.

Ishknits Freedom Yarnbomb 16th and Vine, Philadelphia, Pa 2014 - Jessica Hemmons Facebook

Vous avez travaillé sur davantage de projets de tissage depuis, c’est l’une des raisons ?


Oui, j’ai essayé de faire des choses plus diverses plus manuelles. Avec une machine à tricoter c’est assez facile. Maintenant en faisant du tissage je peux impliquer plusieurs personnes à la fois. D’ailleurs je suis preneuse de contributions pour collaborer sur une géante pièce de tricot.


Vous êtes aujourd’hui à Philadelphie, qu’est-ce que ça fait d’être de retour dans votre milieu urbain d’origine ?


Cela m’a fait énormément plaisir d’être de retour. Il existe multiples techniques de Street art et Philadelphie est une ville qui participe à l’essor du Street art. Je me sens soutenue par mes proches et par toute la communauté de street artistes. Cependant, j’éprouve un ressenti un peu différent envers les artistes de Graffiti, je pense qu’ils sont davantage dans leur monde. Ils sont plus mystérieux et ne se mélangent pas spécialement. Personnellement, ça reste difficile d’aller m'installer dans d’autres endroits définitivement et tout recommencer.


Vous êtes allé habiter à Oakland et aussi en Nouvelle-Orléans avant de revenir à vos sources.


Oui et c’était deux endroits différents. En Nouvelle-Orléans tout était beaucoup plus facile à faire. Dans la rue, on ne me posait pas de questions sur ce que je faisais. Cependant, mes pièces disparaissaient très vite de l’espace public. Mais en Californie, on m’arrêtait souvent pour savoir si j’avais eu une autorisation tout était plus réglementé.


Vous considérez vous comme une artiste ?


Oui, malgré la critique et les stéréotypes sur cet art. Le yarnbombing est énormément stéréotypé et devrait être davantage pris au sérieux. Un jour, j’ai lu un article sur un site. Il critiquait énormément le yarnbombing de façon très sexiste. Ce n’est pas une « histoire de grand-mère ». Il y a des hommes artistes et j’appelle à ce qu’il y en ait plus pour une question d’égalité des genres en général.




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