L'anonymous faiseuse de monstres Knitteapolis
Knitteapolis compte plus de 800 œuvres à son actif. Ce Yarnbomber secret sort de son ombre pour nous livrer son histoire et particulièrement une histoire. Celle d’une nuit d’ivresse qui a vu naitre des petits monstres de fil dans la ville de Minneapolis.
Aurélie Urban Tricot : Je peux vous demander quel est votre vrai nom ?
Knitteapolis : Oui vous pouvez toujours demander, mais je ne vous le dirait pas ! rires
Pourquoi avez-vous choisi le nom Knitteapolis ?
J’adore mon environnement et ma ville voilà pourquoi j’ai choisi de combiner le mot tricoter en anglais avec le nom de la ville. Je trouve ça simple et malin, ça me plait.Je suis née et j’ai grandi à Minneapolis.
Pourquoi gardez-vous votre identité secrète ?
Lorsque j’ai commencé en mai 2014, je me suis posée cette question : « Est-ce que je veux que les gens sachent qui je suis ? » Non je ne voulais pas trop. Je voulais que l’on parle de mes œuvres en tant qu’art urbain et non pas ramenées à ma personne. Au final, j’ai trouvé cela assez amusant donc j’ai continué à cacher mon identité.
Comment faites vous pour installer vos œuvres durant la nuit ?
Je fais ça la nuit et personne ne me dérange. Il arrive que des gens soient interloqués et me fassent des photos. Là, je leur demande de ne pas prendre de clichés où je suis exposée. En général, ils comprennent parfaitement les gens sont très respectueux.
Vous avez un style unique, vos monstres bizarres et colorés par exemple en son l’illustration !
Ce sont des petits monstres que les enfants littéralement. Les gens essaient de les chiper en général, je dois les coller très très fort.
Pourquoi vous êtes-vous mise au yarnbombing ?
Je tricotais déjà depuis 8 ans environ, je me suis mise au yarnbombing après avoir découvert une œuvre fleurie. Je me disais à l’époque "Oh ! Moi aussi je peux en faire !" Mon compagnon m’a beaucoup encouragé et donc j’ai débuté et je ne me suis jamais arrêté.
Quel est l'artiste qui vous influence le plus ?
Queen Babs et d’autres des Street artistes. Queen fait un travail magnifique et elle est très pétillante. Elle m'inspire par ses émotions pas vraiment par son style.
Que pensent les autorités de votre travail ?
Généralement ça ne pose pas de problème, dans les journaux je lis des choses du genre "nous ne savons pas trop ce que c’est, mais on adopte !"
La plupart de vos créations se retrouvent sur des barrières des grilles et équipements municipaux.
Oui j’essaie d’éviter le travail sur arbres au maximum. Il faut se diversifier et je conçois le bombing comme appartenant à la rue au même titre que le graffiti. Les arbres sont déjà très beaux par eux mêmes. Je travaille aussi sur des projets avec des écoles. Presque toutes mes oeuvres ont été réalisées à Minneapolis.
Travaillez-vous seule ou avec d’autres amateurs de tricot ?
La plupart du temps, oui. Il m’arrive aussi de passer la soirée à tricoter en groupe à l’occasion de la "nuit d’ivresse et du tricot" dans un pub de Minneapolis. C'est intéressant de rencontrer d’autres tricoteurs et tricoteuses, oui il y a 2 hommes dans le groupe. Bon... Ils ne viennent pas très souvent mais c’est une bonne chose de pouvoir créer en communauté. J’y ai fait mes premiers monstres.
Est-ce un travail à plein temps ?
Non, je travaille dans un théâtre de nuit mais bon, c’est vrai que je dédie toutes mes journées au tricot. Je me promène dans la ville pour trouver des endroits intéressants où les accrocher mais je tricote le reste du temps. Le soir, je suis au théâtre, là-bas tous mes collègues sont au courant de ma double vie et puis il suffit juste d’entrer dans ma voiture pour savoir que fais du tricot.
Vous êtes un super héros du Yarnbombing !