Naomi RAG un simple acte de générosité
RAG pour « Random act of generosity » ! Voici l’acronyme qu’a choisi Naomi, une artiste spécialiste en fibres de tissus, à l'Est de Harlem à New York. Elle partage ses visions du Street art et du tricot « nature », qui reproduit la nature.
Crocus Harlem - Instagram @naomirag
Aurélie Urban Tricot : Quand vous avez commencé le yarnbombing, vous avez parlé des arbres en disant « a quoi ça sert de couvrir quelque chose de déjà joli ». Est-ce toujours votre point de vue sur la question ?
Naomi RAG : Ma vision à évoluée sur ce sujet, je me suis renseignée auprès d'un herboriste que cela n’affectait en rien les arbres donc aujourd’hui, je le fais quand on me le demande.
A quand remontent vos débuts en tant qu’artiste Yarn bomber ?
En 2012, j’ai commencé tout doucement par des petites œuvres. Même aujourd’hui je prends beaucoup de temps à réaliser de plus grandes œuvres. Je fais souvent des fleurs et ça me prend énormément de temps à réaliser pour une durée d’exposition de 6 mois environ dans la rue.
Vous avez exposé des œuvres à Harlem, malgré la réputation du quartier, pensiez-vous quelles allaient y rester si longtemps au début ?
Oui, commencé par des Iris puis d'autres fleurs. J’ai été agréablement surprise qu’ils restent si longtemps. Les gens sont bien intentionnés. Certains ont même essayé de réparer les fleurs et les parties qui se délitaient. Ce qui m’a le plus marqué fut la fois où des jeunes hommes m’ont arrêté pour me demander si c’était moi qui réalisais ces œuvres. Ils n’ont dit que c’était vraiment COOL !
Dancing with flowers - instagram naomirag
Est-ce que les gens vous connaissent dans ses quartiers où vous exposez ?
Il y a des personnes qui se souviennent de moi d’autres qui connaissent mon prénom, d’autres qui ne font que passer. Parfois, je travaille aussi la nuit.
Etes-toujours dans l’anonymat ?
Oui, j’arrive à garder cet anonymat car les inconnus me connaissent seulement sous l’identité de « Naomi RAG ». Mes voisins ne me connaissent pas en tant que « Naomi ».
Vous arrive-t-il parfois de vous mettre au loin pour regarder comment les passants réagissent à vos œuvres ?
Oui souvent cela m’arrive, je le fais souvent avec mes enfants. Ils sont fiers de moi !
Quand est-ce que vous êtes passé de simple crocheteur à artiste à part entière ?
Je me suis sentie artiste à part entière la première fois qu’une de mes œuvres fut exposée dans une galerie. C’était un peu bizarre, car je suis une Street artiste. Je dis à mes enfants que je suis une artiste designer de fleurs.
L’an dernier, vous avez mené un projet appelé un projet particulièrement difficile par le nombre de détails qui le compose, c’est celui de l’arbre de cerisier. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Blossum tree - Instagram @Naomirag
C’est un projet réalisé sur un grillage d’école. J’ai eu facilement l’autorisation de l’école et l’aide d’artistes de tissus rencontrés via les réseaux sociaux.
N’est-ce pas trop difficile pour vous lorsque votre travail est enlevé après exemple ?
C’est pour cela qu’avoir une autorisation, c’est assez important, ça limite ce risque. Il est arrivé à une de mes amies et moi de devoir décrocher une œuvre que nous venions juste d’achever à Central Park, car les autorités ne nous en avaient pas donné les autorisations.
Lambanana Knitted - instagram @naomirag
Pourquoi avez-vous choisi de faire ça ?
Pour rendre les gens heureux. Aujourd’hui, des entreprises font appel à moi tandis qu’hier, je n’y gagnais rien. En comparant le temps que l’on passe à faire nos œuvres en tricot, c’est-à-dire des mois, alors dès lors l’argent n’est plus une question. Je pense qu’il faut faire ce que l’on aime avant tout. Rien qu’une fleur me prend énormément de temps, je fais tout à la main et je refuse d’utiliser une seule machine à tricoter. Je veux vraiment que mon travail soit unique. Je continue à prendre du plaisir notamment quand des particuliers ont besoin de moi. Dernièrement, un couple m’a demandé de leur louer une œuvre pour leur mariage, je trouve ça fantastique !
UNITY in Harlem - Instagram @Naomirag